"Moins le risque est grand, plus les spéculateurs fuient" - Maurice ALLAIS

"On n’est jamais mieux gouverné que lorsqu’il n’y a pas de gouvernement" - Jean-Baptiste SAY

"La conquête du superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L’homme est une création du désir, et pas une création du besoin" - Gaston BACHELARD

"La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts " - Georges CLEMENCEAU

"Vous et moi venons par route ou par rail, mais les économistes voyagent en infrastructures " - Margareth THATCHER

"L'inégalité est le résultat de la compétition entre technologies et éducation" - Jan TINBERGEN

"Hélas! Qu'y a-t-il de certain dans ce monde, hormis la mort et l'impôt ?" - Benjamin FRANKLIN

"Gold is money. Everything else is credit " - J.P. MORGAN

"Un économiste est quelqu'un qui voit fonctionner les choses en pratique et se demande si elles pourraient fonctionner en théorie" - Stephen M. GOLDFELD

"Il n'y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la justice." - MONTESQUIEU

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La "médiocrité" d'Adam Smith

17 mars 2022

Le père de l’économie libérale était paradoxalement un « personnage » sans éclat. Il incarne parfaitement le stéréotype du penseur solitaire et anti charismatique. La fragilité de sa constitution, sa prédisposition pour l’étude et son amour de la solitude ont eu pour effet d’alourdir les punitions gratuites du sort : la laideur, le bégaiement, la fadeur du tempérament. Par Romain Treffel.

Adam Smith

 Professeur de logique puis de philosophie morale à l’université de Glasgow, il n’était pas un professeur brillant susceptible de provoquer l’admiration de ses élèves : « Ce n’est pas qu’Adam Smith fût un homme éloquent et capable d’exciter au sein d’un auditoire ces émotions puissantes qui produisent l’enthousiasme : sa diction lente et vulgaire n’avait que le mérite de la clarté ». Cette diction maladroite ainsi que de fréquents hochements de tête (probablement un trouble obsessionnel compulsif dans la terminologie moderne) dérivaient d’une maladie nerveuse dont le célèbre économiste a souffert tout au long de sa vie.

Ces particularités participaient toutefois d’une excentricité générale qui relevait le tempérament de l’homme. En penseur du courant des Lumières, celui-ci exprimait une certaine indépendance d’esprit, notamment à l’égard de la religion : il est critiqué par le corps enseignant de l’université pour ses sourires ironiques pendant les services religieux. Il est également transgressif sur les plans économique et politique dans la mesure où il défend la liberté économique à une époque où règnent l’esprit de monopole et le protectionnisme. Il est à l’aise avec les mondanités : il écume avec son ami David Hume les cercles intellectuels – il a fréquenté, à Paris, les principaux chefs de l’école physiocrate – et joue au whist le soir. Ses manières et son allure compensent son apparence repoussante et lui confèrent un certain charme qui lui vaut d’être tout de même apprécié de ses étudiants, voire imité.