"La productivité est la mesure du progrès technique" - Jean FOURASTIE
"L'inégalité est le résultat de la compétition entre technologies et éducation" - Jan TINBERGEN
"Quand un économiste vous répond, on ne comprend plus ce qu’on lui avait demandé " - André GIDE
"Tout l’art du bon gouvernement consiste à plumer l’oie de façon à obtenir le maximum de plumes avec le minimum de cris" - Jean-Baptiste COLBERT
"Détruire la concurrence, c’est tuer l’intelligence" - Frédéric BASTIAT
"La propriété est un droit antérieur à la loi, puisque la loi n'aurait pour objet que de garantir la propriété" - Frédéric BASTIAT
"Les bonnes questions ne se satisfont pas de réponses faciles" - Paul SAMUELSON
"La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts " - Georges CLEMENCEAU
"La politique n'agit sur l'économie que si elle ne prétend pas le faire " - Jacques ATTALI
"Les profits sont le sang vital du système économique, l’élixir magique sur lequel repose tout progrès. Mais le sang d’une personne peut être le cancer pour une autre " - Paul SAMUELSON
18 novembre 2021
Terme inventé par le romancier anglais du XVIIIe siècle Horace Walpole, la sérendipité désigne la capacité à découvrir sans chercher à découvrir. En économie, le concept sert à expliquer les innovations fortuites, qui sont en réalité extrêmement nombreuses. Par Romain Treffel.
L’aspartame, par exemple, devait servir de produit de synthèse, mais le chimiste qui le manipulait a goûté le produit par accident en humectant son doigt pour attraper une feuille de papier et il a réalisé combien il était sucré. D’autres produits devenus célèbres ont été créés de la même manière : le four à micro-ondes, le Post-it, le téflon, le Coca-Cola, etc. Internet fonctionne aussi en grande partie par sérendipité grâce à la profusion de liens qu’offrent les pages web. D’un constat sur l’importance du hasard dans l’innovation, la notion est aujourd’hui en train d’acquérir un sens nouveau, celui d’un état d’esprit permettant de saisir les opportunités dans la recherche scientifique, quitte à abandonner le but initial de son projet. Cette attitude part du principe que l’innovation de rupture est par définition ignorée, jusqu’à ce que la chance la suggère à un homme suffisamment imaginatif.
Néologisme plus récent dû à l’écrivain britannique William Boyd, la zemblanité est au contraire la faculté de découvrir des résultats malheureux, malchanceux et attendus. Sa connotation péjorative vise à mettre en évidence les résultats décevants des découvertes faites dans un cadre politique ou universitaire qui suivent une commande ferme et précise. L’exemple le plus connu est celui de la conquête spatiale par les soviétiques, conçue comme un enjeu de propagande pour l’affirmation politique de l’URSS par rapport à l’Amérique, et délaissée une fois l’objectif atteint (vol orbital du satellite Spoutnik en 1957) malgré les potentielles retombées scientifiques et économiques ultérieures des travaux de recherche déjà effectuées. Beaucoup d’idées entrepreneuriales finissent toutefois aussi au cimetière.
De manière plus générale, cependant, la recherche scientifique publique a tendance à pêcher par zemblanité, quand la recherche privée cherche des moyens de promouvoir la sérendipité. Un nombre croissant de laboratoires privés décident de donner plus de latitude à leurs chercheurs, quelques-uns embrassant même la sérendipité comme philosophie en gérant leurs recherches sans projet initial. Dans certaines entreprises, des lieux de rencontre sont mis en place entre les acteurs qui ne se côtoient au quotidien.