"Gold is money. Everything else is credit " - J.P. MORGAN
"Il n'y a que deux possibilités, soit un système dirigé par la discipline impersonnelle du marché, soit un autre dirigé par la volonté de quelques individus; et ceux qui s'acharnent à détruire le 1er contribuent, sciemment ou inconsciemment, à créer le 2nd" - Friedrich HAYEK
"Le capitalisme constitue par nature, un type ou une méthode de transformation économique, et non seulement il n’est jamais stationnaire, mais il ne pourrait le devenir. Ce processus de destruction créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme" - Joseph SCHUMPETER
"Les hommes n'étant pas dotés des mêmes capacités, s'ils sont libres, ils ne sont pas égaux, et s'ils sont égaux, c'est qu'ils ne sont pas libres" - Alexandre SOLJENITSYNE
"Les hommes ne voient la nécessité que dans la crise " - Jean MONNET
"L'avarice commence où la pauvreté cesse. " - Honoré de BALZAC
"Ce n’est pas l’employeur qui paie les salaires, c’est le client" - Henry FORD
"La propriété est un droit antérieur à la loi, puisque la loi n'aurait pour objet que de garantir la propriété" - Frédéric BASTIAT
"L'économie mondiale demeure une notion abstraite aussi longtemps que l'on ne possède pas un compte en banque" - Achille CHAVEE
"Hélas! Qu'y a-t-il de certain dans ce monde, hormis la mort et l'impôt ?" - Benjamin FRANKLIN
13 avril 2022
Depuis la crise de 2008, la France n’a jamais connu un déficit public inférieur à 3 %, ce qui lui vaut les remontrances de la Commission européenne. Ce seuil fatidique des 3 % sert notamment de référence pour les prévisions macroéconomiques et tous les calculs de réduction de la dépense publique. Il fait partie des critères dits « de Maastricht », devenus les « critères de convergence », qui doivent être respectés à la fois par les pays membres de l’Union européenne candidats à l’entrée dans la zone euro, et par les pays membres (sous peine d’avertissements, puis de sanctions).
Très étonnamment, il n’est pas né d’une réflexion économique théorique poussée, mais il a été imaginé par trois hauts fonctionnaires français (Guy Abeille, Pierre Bilger et Roland de Villepin) sur un coin de table afin de fournir au président Mitterrand une règle facile qu’il puisse opposer aux ministres qui lui demandent des fonds. Il est devenu par la suite un des cinq critères de convergence de Maastricht à cause de phénomènes de change (augmentation des écarts de taux) qui ont requis une convergence économique des pays candidats à l’adoption de la monnaie unique.
En 1990, un groupe de travail européen animé par Jean-Claude Trichet (futur président de la BCE) le reprend ainsi en constatant qu’il correspond à la fois au niveau d’investissement public par rapport au PIB et à la moyenne des déficits publics de l’époque. Mais ce seuil symbolique des 3 % possède aussi une explication technique relativement simple qui lui confère une cohérence économique. En effet, combiné au critère de convergence de dette publique (ratio dette/PIB de 60 % maximum) et avec comme objectif que le déficit équivaille à l’intérêt de la dette (1) (à un taux estimé à 5 %), alors le déficit doit être égal à 0,6 x 0,05 = 0,03 c’est-à-dire 3 % du PIB.
(1) C’est-à-dire que les services de l’Etat sont intégralement financés par l’impôt, l’intérêt de la dette par le déficit.
Citation
Romain Treffel, « La naissance de la règle des 3% de Maastricht », analyse publiée sur «leconomiste.eu» le 09/07/2016. Anecdote économique extraite du recueil intitulé « 50 anecdotes économiques pour surprendre son auditoire ».