"Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire. Car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin. " - Henry FORD
"Un économiste est quelqu’un qui expose l’évidence en termes incompréhensibles" - Alfred KNOPFT
"L’inflation est comme l’alcoolisme. Lorsqu’un homme se livre à une beuverie, le soir même cela lui fait du bien. Ce n’est que le lendemain qu’il se sent mal" - Milton FRIEDMAN
"Le problème avec la réduction des impôts sur le revenu c’est que ça stimule suffisamment l’économie pour que tout le monde rentre dans la tranche supérieure" - Harold COFFIN
"Le socialisme cherche à abattre la richesse, le libéralisme à supprimer la pauvreté " - Winston CHURCHILL
"En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal" - Nicolas MACHIAVEL
"La première panacée pour une nation mal dirigée est l’inflation monétaire, la seconde est la guerre. Les deux apportent prospérité temporaire et destruction indélébile. Les deux sont le refuge des opportunistes économiques et politiques" - Ernest HEMINGWAY
"Tous les hommes politiques appliquent sans le savoir les recommandations d’économistes souvent morts depuis longtemps et dont ils ignorent le nom " - John Maynard KEYNES
"N'acceptez ni les vérités d'évidence, ni les illusions dangereuses" - Maurice ALLAIS
"Il serait un mauvais économiste celui qui ne serait qu’économiste" - Friedrich HAYEK
23 mars 2022
L'inflation s'est généralisée pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui a fait dire à John Kenneth Galbraith dans L’Argent (1975) que la cigarette américaine s'est révélée la meilleure monnaie possible parce qu’elle empêche l'inflation.
L’économiste américain tire cet enseignement de l’inflation allemande de 1945-1948, moins connue que l’hyperinflation des années 1920. Comme le mark avait perdu presque toute valeur d’échange, les Allemands d’après 1945 ont donc eu recours à des substituts. Ils sont notamment revenus à la cigarette, une des monnaies classiques d’autrefois, à la différence qu’elle était maintenant parfaitement standardisée et en cela comparable à une véritable pièce de monnaie – le paquet de vingt et la cartouche de deux cent étaient de plus adaptés aux transactions les plus importantes.
La cigarette a constitué une monnaie très efficace pour deux raisons. Tout d’abord, elle était extrêmement difficile à contrefaire du fait de la standardisation de la production, contrairement au tabac non standardisé d’autrefois dont la qualité pouvait être douteuse. Ensuite, la cigarette recèle, en tant que moyen d’échange, un principe autorégulateur de sa valeur. En effet, elle est thésaurisée, comme disent les économistes – c’est-à-dire mise de côté comme moyen d’échange – mais lorsque cela n’est plus possible, elle est alors fumée ou offerte à un ami dépendant, ce qui a pour effet de faire diminuer la quantité de monnaie en circulation, et donc d’empêcher l’inflation. Seul ombre à ce tableau : une monnaie de moindre qualité a été introduite sous la forme des mégots, que les soldats étaient incités à ne pas jeter dans les urinoirs ; mais cette nouvelle monnaie ne trompait personne et elle n’était donc acceptée que moyennant remise.
Cette « expérience monétaire » n’était pas limitée à l’Allemagne : elle a eu aussi lieu en Italie, comme l’a dépeint l’écrivain Malaparte dans son roman La Peau (1949), sur le Naples de la fin de la guerre où circulaient les produits des GIs, ou plus simplement encore de nos jours dans les prisons.
Citation
Romain Treffel, « La cigarette américaine est la meilleure monnaie », analyse publiée sur «leconomiste.eu» le 06/01/2016. Anecdote économique extraite du recueil intitulé « 50 anecdotes économiques pour surprendre son auditoire ».