"Il y a lieu d’adopter la stabilité du niveau des prix comme, à la fois, but de la politique monétaire, guide et critère de réussite" - Milton FRIEDMAN
"Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème" - John Bowden CONNALLY
"Il y a deux types de problèmes dans la vie : les problèmes politiques sont insolubles et les problèmes économiques sont incompréhensibles" - Alec DOUGLAS-HOME
"Les bonnes questions ne se satisfont pas de réponses faciles" - Paul SAMUELSON
"La liberté n’est pas l’absence d’engagement, mais la capacité de choisir" - Paulo CUELHO
"Un peu d’internationalisation éloigne de la patrie, beaucoup y ramène" - Jean JAURÈS
"La puissance productrice d’un pays peut s’accroître d’une façon plus que proportionnelle à l’augmentation du chiffre de sa population" - Alfred MARSHALL
"Si la méchanceté des hommes est un argument contre la liberté, elle en est un plus fort encore contre la puissance. Car le despotisme n'est autre chose que la liberté d'un seul ou de quelques-uns contre tous" - Benjamin CONSTANT
"Pour être valable toute théorie, quelle qu'elle soit, doit être confirmée, tant dans ses hypothèses que dans ses conséquences, par les données de l'observation" - Maurice ALLAIS
"Dans une crise, la seule chose prévisible, c’est l’incertitude qui suit " - Isabelle LUSCHEVICI
16 mai 2022
L’économiste américain Milton Friedman, connu comme le fondateur de l’École de Chicago, a fortement critiqué la création de la monnaie unique européenne. Il a aussi prédit les déboires que connaît depuis quelques années la zone euro, estimant peu probable qu’elle puisse survivre à une sérieuse épreuve économique.
Un an avant le lancement de l’euro, Friedman déclarait dans une interview à Radio Australia qu’il ne voyait pas la zone monétaire survivre plus de dix ans. Alors que le projet suscitait beaucoup d’enthousiasme dans les milieux d’affaires et financiers, il soulignait pour sa part que le Marché Commun ne constitue pas une zone comparable à l’Australie ou aux États-Unis, où les individus parlent la même langue, sont mobiles dans l’espace, où les prix et les salaires sont relativement flexibles et où un gouvernement central a la capacité d’orchestrer des transferts entre les régions. Quelques années plus tard, peu avant son décès, il demeurait encore très pessimiste : « L’euro va être une grande source de problèmes, non pas une source d’aide. L’euro n’a pas de précédent. Autant que je sache, il n’y a jamais eu d’union monétaire, lançant une monnaie fiduciaire, composée d’États indépendants » (interview au New Perspectives Quarterly Magazine, 2005).
Le propos de Milton Friedman peut aujourd’hui apparaître comme un avertissement prophétique, tant le diagnostic du Prix Nobel correspond à la réalité actuelle. « La possibilité plus vraisemblable, disait-il déjà en 1998, est qu’il y aura des chocs asymétriques frappant les différents pays. Cela signifiera que le seul mécanisme d’ajustement dont ils pourront se satisfaire sera budgétaire et fiscal, avec du chômage : pression sur les salaires, pression sur les prix ». Malgré la réputation d’extrémiste néolibéral de Friedman, cette argumentation est aujourd’hui partagée par des économistes hétérodoxes comme Jacques Sapir, auteur de l’essai Faut-il sortir de l’Euro (2012), ou encore par le démographe de gauche Emmanuel Todd.
Citation
Romain Treffel, « Milton Friedman contre l'euro », analyse publiée sur «leconomiste.eu» le 16/12/2015. Anecdote économique extraite du recueil intitulé « 50 anecdotes économiques pour surprendre son auditoire ».